Est-il plus étrange démarche que de se mettre à nu, à travers la sueur d'une plume et d'exposer aux yeux de tous, le fruit de ses entrailles ? Car, oui, l'écriture est selon moi cette régurgitation... l'acte d'une macération apte à vous libérer. Pour y prendre plaisir, un plaisir encore malsain, il faut y mettre de l'esprit ainsi que les mains... dans ce sang épais comme d'autres le cambouis, et le former à vous en étouffer ou rompre ce filet de souffle vous liant toujours. Aussi, je le malaxe à l'achever... jusqu'en faire une œuvre, dont la vanité des cris fait toute la beauté. Et par des chemins de traverses ou de curiosité, je traverse le produit de mes entailles de bout en bout, pour le magnifier.
J'avais ce lien singulier de considérer mon écriture - jusqu'à très récemment - comme une plaie, à briguer m'en défaire, jusqu'à ce jour où, parvenant à la conclusion, lascive, qu'il faut faire quelque chose de mes cris, puisqu'ils se veulent vivre. À vous, chers lecteurs, de leur conférer désormais une existence... Et de faire la preuve que j'ai eu raison...
Suivez-nous