Je conçois l'action d'écriture comme la matérialisation d'un paradoxe existentiel. La pensée, volatile par nature, est intérieure jouit d'une puissance infinie indéniable. Malgré tout, nous sommes en mesure de la contrôler, de la façonner ou de la modifier à notre guise ou tout du moins en fonction de la faculté à imaginer qui est la notre à cet instant. Le livre, objet matériel, fige et circonscrit des mots et des idées qui, une fois imprimées, ne nous appartiennent plus. Pourtant, ce qui est de l'ordre de l'intime, de la pensée et de l'imagination a besoin de prendre forme, au risque de nous échapper complètement.