Mohamed JAMAÏ

Mohamed JAMAÏ

Je me présente, Mohamed Jamaï, né le 05 Juillet 1966 à Tanger (Maroc). Marié à Nadia Jamaï, j’ai 3 enfants, une fille Ambrine 15 ans Deux garçons Chahine 9 ans et Waïl 18 ans.

Comme tous spécialistes et chercheurs dans leur domaine, j’ai eu droit à mon propre laboratoire, celui de la cité combinée avec la culture et le sport. Mon laboratoire se situe dans la région Bordelaise, à Pessac dans la cité de Saige Formanoir. Un quartier de 5000 habitants riche d’une mixité interculturelle impressionnante. En effet, dans ce lieu de vie, plus de quarante nationalités différentes se côtoient chaque jour et font de cette cité l’une des plus cosmopolites de France. Cette jungle urbaine se constitue de plusieurs tours de bétons qui se disputent les rayons du soleil. Les habitants, eux, sont fiers d’appartenir à cette France, celle de la solidarité et du savoir-vivre.

C’est dans une de ces tours que je donnerai mon premier cours de boxe à des habitants en quête d’un exutoire d’un renouveau existentiel. Les cages d’escalier deviennent donc un ring de boxe. C’est à ce moment-là que prend naissance le premier plan de mon laboratoire en devenir. Ce dernier passera par différentes étapes toutes aussi riches en expérience, les unes que les autres.

En 1994, je créerai ma première association culturelle qui portera le nom UNION M. Elle aura pour vocation de rassembler les citoyens autour de manifestations culturelles axées sur le spectacle et la musique.

En 1995, la rencontre avec Monsieur feu Yves Balou président de l’association FSGT sera déterminante. En effet, il m’ouvrit les portes du gymnase du COSEC du quartier et me propose de venir rejoindre son équipe. Son projet est de mettre en place des découvertes et des initiations sportives gratuite pour les jeunes après l’école et pendant les vacances scolaires. Il me confiera un créneau pour l’activité que je porte: la boxe éducative. C’est ainsi que j’obtiendrai mon BAFA. Une première formation qualifiante pour moi qui n’était détenteur d’aucun diplôme. Quelques années plus tard en 1998, je rencontre feu Monsieur Roland Rodriguez président de l’association omnisports du quartier : l’USSAP.

Roland deviendra par la suite plus qu’un ami, un second père avec qui j’ai partagé des moments magiques, inattendus et inespérés. Du championnat de France qui était pour moi quelque chose d’inaccessible, mais grâce au travail nous avons atteint l’objectif le plus prisé de tous les sportifs et entraîneurs, les Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

En 1999, la salle polyvalente du quartier haut lieu d’insalubrité et de débauches, dont la renommée n’avait d’égal que le nombre incalculable de plaintes déposés par les habitants, deviendra ma première salle de boxe. La nouvelle orientation de ce lieu apporta un apaisement et une baisse de la délinquance importante. La boxe jouera un rôle important dans la pacification du quartier grâce à toutes les notions de respect qu’elle renvoie à ses pratiquants.

Titulaire d’un BAFA, il me fallait maintenant me spécialiser dans un domaine que je connaissais bien en tant que boxeur mais dont je devais approfondir mes connaissances en tant qu’entraineur, afin de pouvoir accompagner ces prétendants et les aider de mon mieux. En 2000, je validais mon second diplôme, le prévôt fédéral de boxe.

Dès la première saison nous seront classés meilleur club d’Aquitaine en boxe éducative. Des débuts prometteurs qui me laissaient entrevoir un bel avenir pugilistique. En 2001, suite à l’arrivée de la ligne tramway, la salle fût détruite. Nous déménagerons à la maison des enfants, qui se trouve au cœur de la cité. Gérée par le Centre Social, elle servait auparavant pour le soutien scolaire. En plus de proposer des cours de boxe, nous conserverons cette vocation de soutien scolaire pour nos boxeurs en construction. Nous les armerons de notre mieux dans leurs luttes au quotidien et nous les aiderons à développer leurs désirs de s’intégrer dans la société. A la demande du Maire, cette salle sera rénovée de façon à ce qu’elle devienne le nouveau lieu de la boxe de notre ville et que nous puissions continuer d’évoluer dans de bonnes conditions.

En 2001, j’obtiendrais mon diplôme d’état du premier degré en boxe. En 2005, après deux ans de formation, j’obtiendrais mon BPJEPS. Ce diplôme me permettra d’intégrer professionnellement le club de prévention Action Jeunesse Pessac. En 2008 au vu de nos résultats florissants nous bénéficierons d’une extension d’espace de deux cent mètres carrés tout équipé. Cette espace supplémentaire nous permettra d’accueillir un public toujours plus nombreux. En 2010, je validerais à l’institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance à Paris mon Brevet d’état de boxe 2ème degré. En 2017, je validerai mon approche et mon accompagnement des athlètes de haut niveau en obtenant ma première étoile de coach AIBA (Association Internationale de Boxe Amateur).

Mon club de boxe parti d’une cage d’escalier, n’est pas qu’à la recherche de résultats sportifs.
C’est avant tout un lieu d’accueil et d’écoute où tout un chacun se retrouve, que ce soit pour se défouler, trouver une aide, un accompagnement, des renseignements, une réponse, ou plus simplement y voir ses amis. Pour beaucoup c’est une deuxième famille. Notre travail à l’USSAP BOXE dépasse largement les frontières de la commune. Nos actions d’insertion et de prévention nous ont permis d’acquérir un réel savoir-faire et une reconnaissance professionnelle auprès des habitants et de tous les partenaires éducatifs. Sur le quartier, à l’école, pendant les festivals, nos éducateurs sont à l’origine de multiples actions pendant lesquelles nous faisons la promotion de notre activité sportive, un véritable outil d’insertion sociale.

Les actions que nous menons à l’étranger sont un plus et viennent enrichir l’esprit de tout un chacun. Cela permet à certains d’aborder la vie et ses difficultés avec plus de recul et de manière positive. Car les difficultés des autres permettent de remettre en question les siennes. Les notions qui sont abordées à travers ce type d’actions présentent des éléments de citoyenneté et de savoir-être qui sont transposables à la vie quotidienne. Elles favorisent l’ancrage de règles de vie en communauté et permettent aux jeunes de prendre conscience d’être un citoyen responsable et un acteur de son lieu de vie.

Depuis 2002 nos résultats sportifs nous classent meilleur club d’Aquitaine et récemment de la Région Nouvelle Aquitaine. Depuis plusieurs années ces bons résultats nous placent parmi les meilleurs clubs de France. C’est un véritable exploit tant le niveau est relevé. En 2020, nous sommes classés deuxième meilleur club de France.

Avec tous ces titres nationaux, le club fait la fierté du quartier. La récente qualification de notre représentant Samuel Kistohurry pour les jeux olympiques de Tokyo 2021 fait quant à elle la fierté de toute une nation. Samuel est le deuxième athlète de notre institution à obtenir ce fameux sésame olympique après le poids lourd Mohamed Amanissi qui a participé aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

En seulement vingt ans d’existence et à travers ces deux qualifiés Olympiques, notre reconnaissance ne se cantonne plus seulement à notre territoire. Elle dépasse nos frontières et nous donne chaque jour d’avantage de visibilité.

La réussite de nos boxeurs lors des plus grandes compétitions mondiales est le fruit d’un investissement colossal,
d’un travail énorme, où le sacrifice et les sueurs sont les normes.
La joie des boxeurs, les sourires des familles et des habitants illuminent notre club. Aujourd’hui, le rêve et la passion continuent d’émerveiller et d’animer les plus jeunes qui veulent imiter leurs aînées. Ce réseau positif constitue l’essence même de ce moteur intergénérationnel.

Durant les 30 années qui viennent de s’écouler ma seule raison fût celle d’apporter de l’espoir en favorisant l’entraide, la solidarité et l’autonomie de ces jeunes.

Aujourd’hui je suis éducateur de rue, éducateur sportif mais aussi premier vice-président du comité régional de la nouvelle Aquitaine, membre du comité directeur de la Fédération Française de Boxe et Président des entraîneurs de France. De multiples casquettes qui me permettent de continuer ce noble combat pour toute cette jeunesse, de les représenter et les défendre dans les plus grandes instances fédérales. Je me suis récemment lancé le défi d’écrire et retranscrire mon parcours dans une biographie qui parait aujourd’hui : « La magie des arènes bleues ».

En quelques mots

À quel âge avez-vous commencé à écrire ? 2017

Les livres de l'auteur

Cet auteur ne propose pas de livre à la vente sur notre site pour le moment.