Jacques Lefevre est chômeur, enfin stagiaire, il est même censé travailler plus pour gagner moins. Quoi de plus banal dans une Europe en décomposition, et il inaugure tous les matins les grandes allées staliniennes d'une de ces métropoles voulues futuristes par un socialisme triomphant mais pourtant déjà décadent, celui de cet ancien port de Nantes sillonné par des tramways bondés d'humanité ordinaire et besogneuse, d'où des gens, ne se voient plus, ne se parlent plus, ne se ressemblent plus, mais se regardent dans le blanc des yeux au rythme d'un robot vocal annonçant des stations autrefois des quartiers.
Il se rend au cimetière, cet endroit à la croisée des chemins et des histoires de gens pas tous ordinaires, et il rêve d'un autre avenir entre deux potées de géranium et de stèles à faire reluire.
Mais ce sont des carrosseries luisantes qu'il croisera, celles des combattants d'un autre univers, chevaliers d'une autre époque aux confins d'une Europe construite dans le chagrin, la souffrance et la misère ; ceux-là ont perdu toute patience même s'ils s'interrogent encore sur le mensonge et la trahison; ceux-là n'ont plus pour Dieu que le fric et Nietzsche pour bible.
Jacques avait un rêve : il voulait devenir écrivain pour dire des choses, celles ressenties sans les comprendre. Alors « Une fois dehors, le salarié chômeur qu
En fait, il s'agit d'une présentation à part entière, excepté les deux phrases extraites du livre et replacées du coup hors contexte. Le quatriéme de couverture étant court et volontairement sibyllin de façon à m'éviter les lecteurs traditionnels du polar, ceux par trop attachés aux codes d'un genre bien trop formaté à mon goût de nos jours. L'auto-édition permet aujourd'hui de tenter d'innover, et donc de prendre des risques vis à vis de l'édition purement commerciale, d'où une attention nécessaire à rechercher un lectorat à l'esprit suffisamment ouvert pour pouvoir aborder d'autres codes, de genre, de construction ( et surtout de thèses). Autrement dit : amateurs de romans policiers, de thrillers à frisson, passez votre chemin car les ouvrages vous concernant directement ne manquent pas ; ce livre vous décevra, vous ennuiera, vous agacera, au mieux ; ne le tentez que si d'autres univers vous intriguent ou vous interpellent.