J'ai pas pu titrer

Chacun peut se reconnaître dans ces nouvelles qui dépeignent tour à tour le quotidien d'un mari, d'une femme, d'un policier, d'un chauffeur de bus, d'une bande de copines, d'un groupe de jeunes et même d'une religieuse. Les points de vue varient, ajoutent de la subtilité là où la violence serait trop crue ou au contraire nous entrainent avec plus de poigne dans un déluge de sentiments.

L'injustice est montrée, racontée et criée. Elle nous touche de plein fouet parce que cette histoire pourrait être la nôtre ou celle d'un proche. Les réflexions sont sincères, fortes et justes. Le discours est à la fois percutant et touchant, jusqu'à vous donner la larme à l'œil.

Avec esprit et humour, l'auteure nous partage aussi des réflexions philosophiques, culturelles et politiques. Le recueil croise les vies de mille et une personnes, décrit différentes coutumes et habitudes qui sont imprimées sur le papier en témoignage d'une époque.

La dernière nouvelle apporte une note poétique qui unit lecteurs et personnages sous une même bannière. Au-delà de la violence et de l'injustice, l'auteure nous pousse à garder la foi. Ce recueil, ce n'est pas un cri de désespoir. C'est un appel au combat.

J'ai pas pu titrer.

En bref
Une mise en bouche convainquante et bien écrite. Une critique criante de vérité sur notre société actuelle. Le ton est donné!
Fais les comptes
Un petit garçon, une vocation, une désillusion, une honte : la justice.
Oté Salon
Un chauffeur de bus, un homme apprécié de tous... Voulant juste faire appliquer la loi dans son bus.
Jésus, Marie , Saint-Yeur
Elle est lumière et dévotion ... Dans un monde, à l'âme noire et pervertie.
La pousse
Parce qu'on peut toujours être cette victime au mauvais endroit au mauvais moment.
Victime de la bêtise humaine qui ote la vie avec 4 roues et un moteur.
Automobile
Des réflexions, des points de vue "on the road" sur notre société.
Tolérance letale
Un garçon, une fille. Le grand amour? Non, une histoire qui se répète bien trop souvent celle des violences conjugales.

Il s'agit d'un recueil de Rita. J'ai beaucoup apprécie "la forme" : nouvelles courtes, et faciles à lire, qui sur le fond son de véritables sources de réflexion sur la nature humaine.
Une série de nouvelles, des histoires, qu'on se partagerait entre amis en prenant un verre au bar du coin, entre collègues à la pause méridienne, où que l'on retrouverait dans la rubrique fait divers du journal local.
Rita nous dévoile des pensées presque brutes sans artifices, qui devraient faire réfléchir et réagir.
L'écriture est légère et pourtant tellement sincère et authentique. Des constatations amères et sans paillettes de ce qu'est la justice de nos jours , sur l'actualité et la société. L'auteure met en lumière le cynisme d'une justice qui n'a de "justice" que le nom. Celle des hommes, parfois impuissante parfois corrompue, parfois inefficace. Celle du "destin", qui frappe n'importe qui. Elle y aborde des notions, auxquelles nous sommes confrontés chaque jour tel que : les violences conjugales, les violences gratuites pour un regard de travers...
Il s'agit ici de réfléchir sur l'évolution de notre monde, l'évolution de nos mentalités. Mais peut-on parler "d'évolution"? Nous sommes clairement dans une phase de régression, où la sauvagerie et la barbarie l'emporte sur l'empathie et l'amour.
Une lecture inspirée et inspirante.