Les filles de seconde 3 - Vesoul

Je lis donc je suis...

PREFACE

- M'sieur, vous faîtes un livre avec les GM (une des abréviations barbares dont l'éducation nationale a le secret) et nous alors ? Pourquoi

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20105

Reliures : Dos carré collé

Formats : 14,8x21 cm

Pages : 132

Impression : Noir et blanc

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- M'sieur, vous faîtes un livre avec les GM (une des abréviations barbares dont l'éducation nationale a le secret) et nous alors ? Pourquoi

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Résumé
PREFACE

- M'sieur, vous faîtes un livre avec les GM (une des abréviations barbares dont l'éducation nationale a le secret) et nous alors ? Pourquoi on n'en fait pas un ?
- Mais si vous voulez, aucun problème. Vous voulez faire quoi ?
Silence. C'est vrai, elles n'y avaient pas pensé, les filles de la seconde 3. Faire un livre, un truc en carton avec des feuilles dedans, des numéros de pages, des titres, une jolie couverture, signer des dédicaces, passer dans la presse, ça oui, c'est le succès, la reconnaissance, c'est exister, c'est être. Elles avaient simplement omis un petit détail : que dire ? Non qu'elles n'avaient rien à dire, mais que dire qui traverserait le temps, que dire qui serait susceptible d'intéresser, que dire de singulier ? Leur stupéfaction était significative, leur travail d'écrivain venait de commencer.

Passons directement à l'étape finale, la recherche du titre. Débats contradictoires. Le prof propose : « voix », ou « voix féminines », allez, avouez que ça sonnait bien, ça aurait « claqué » (comme ils disent métaphoriquement), eh bien non, pas question, « c'est nul m'sieur, il est nul votre titre ! » ! Nul ? Nul ! Mon titre ? Nul mon titre ? Ami(e) lecteur, lectrice, sauvez-moi de cet affront, de cette rébellion féminine, vengez-moi, fermez le livre, ne le lisez pas, non, ne le lisez pas !

Quinze jours passent' un petit miracle dont seul ce métier est capable' un esprit agile lève la main, une main qui va faire l'unanimité : « Monsieur, j'ai réfléchi au titre pendant les vacances, je ne sais pas si ça va plaire' j'ai pensé à' « je lis donc je suis »' ». Liesse générale, enthousiasme, contentement des esprits heureux d'avoir trouvé' bonheur du prof qui se souvient du premier cours de l'année, de la première heure où nous avions évoqué ce terme étrange à leurs oreilles, mal défini, « littérature », de la première citation qu'il avait lancée comme un défi : « serez-vous capable de vous souvenir dans quelques semaines de René Descartes, de savoir qui il était, et de cette phrase latine, cogito ergo sum laquelle est devenue ensuite cogito, sum pour des raisons que je vous expliquerai, serez-vous capable de la traduire ? » L'orgueil a du bon, il grave la mémoire, il inscrit dans le temps' ce livre me semble donc un bel hommage à cette première heure de cours, merci Lucie' N'empêche, voix féminines, c'était bien aussi, voix féminines, voix féminines' grrrr'

Entre ces deux anecdotes, le projet, un dessein original et tendre : réaliser un ouvrage pour leurs futurs enfants (pauvre planète, décidément, rien ne lui sera épargné !) ! Ce sera donc un ouvrage évolutif, un ouvrage de tous les âges, un ouvre-âges en quelque sorte' Une telle idée dit beaucoup : ces jeunes filles dont la préoccupation principale est de critiquer la sainte femme qui les a mises au monde, de fuir les tâches ménagères, de noter leurs états d'âme sur Facebook (ce terme, espérons-le, ne dira plus rien à personne quand elles auront leur progéniture dans les bras ' dis maman, c'est quoi fessebook ? et c'est qui ce monsieur qui parle au début du livre ? ' Un type un peu bizarre qui a essayé de m'apprendre à écrire), ces jeunes filles lancées dans la course au prince charmant (éh éh, il n'existe pas, je vous l'ai déjà dit !), farouchement accrochées à leurs idéaux et dans l'opposition systématique aux conseils et autres recommandations, bref, dans une conception éculée de la liberté (et alors ? si j'ai envie de faire une phrase interminable, je fais ce que je veux !), ces jeunes filles s'imaginent un soir tendre d'octobre, au coin du feu, leur jeune marmot bien calé contre leur épaule, « mon chéri, ce soir, je vais te lire une histoire »' L'enfant s'imagine Perrault, Peter Pan ou une fée quelconque et il a les yeux qui brillent' « Mais cette fois, c'est différent, c'est une histoire que j'ai écrite, en pensant à toi, spécialement pour toi, bien avant ta naissance. Alors voilà, c'est l'histoire de' »'
Il faut les voir à l'??uvre, les filles de la seconde 3, dans la ferveur de l'invention, de la trouvaille singulière, étonnées elle-même du pouvoir de leur propre langage, soulevant les problèmes les plus épineux, du nom d'un gâteau pour Shaïko le petit phoque aux rouages complexes de l'humour, et elles n'en manquent pas !
L'ouvrage que vous tenez dans les mains est évolutif : une histoire pour chaque âge de la vie, du conte à la scène de théâtre, de la fable au journal intime. Parents, n'oubliez pas que ces jeunes auteurs ont été vos petites. Ces petites qui sont à l'âge si difficile (le plus difficile ?) ne sont pas encore tout à fait des femmes, ne sont pas des enfants, plus vraiment des adolescentes. Considérez cet ouvrage comme un hommage à la tendresse que vous leur avez apportée, que vous leur avez transmise et qu'elles restituent à travers la beauté émouvante de leurs textes.
Enfin, projetons-nous dans le temps' A toi qui es l'enfant de ces jeunes filles, je voudrais te dire que tu as de la chance : la maman qui te tient dans ses bras sait raconter de jolies histoires, elle sait inventer les noms les plus amusants, provoquer le rire réconfortant. Ta maman a aussi été une jeune fille qui ne faisait pas ses devoirs, ou qui traînait les pieds pour aller en classe parfois, qui se moquait de ses enseignants (lesquels étaient pourtant les meilleurs du monde ! Et les plus modestes !), alors, mon petit, par pure vengeance, je t'autorise à ne pas aller au lit à l'heure où elle veut te forcer à dormir, je t'encourage à réclamer une autre histoire, une inédite, une qu'elle devra inventer, rien que pour toi, seulement pour toi, grave ces moments et n'oublie jamais la tendresse infinie que ces mots t'ont procurée'



Pascal Truchet
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