Under The Blue Skies

Le roman aurait pu s’intituler Qui a tué caroline Meyers.
À Détroit, dans une ambiance qui rappelle par moments la célèbre série Twin Peaks un enquêteur privé et un Procureur évoquent une affaire vieille de 15 ans dans laquelle les protagonistes meurent beaucoup, à moins qu’il ne s’agisse d’une série de meurtres. Le genre d’affaire insoluble et tentaculaire qui ne livre jamais tous ses mystères, surtout quand on la croit résolue.
L’originalité du roman tient au parti-pris de l’auteure de faire avancer l’intrigue en faisant parler les pièces et procès-verbaux d’audition de l’affaire. On s’y croirait.
Les trous du récit ne sont pas remplis par de la fiction, ce sont les deux narrateurs Miller le procureur, et Kay dit « le fouille-merde » qui croisent leurs visons de l’affaire, leurs hypothèses, leurs trouvailles et s’emploient à ajuster des faits extraits du dossier criminel pour en faire sortir la vérité à la veille d’une audience.
Une histoire complexe pleine de secrets de familles inavouables et de passions humaines. Une héroïne archétype de la femme fatale, belle, intelligente et mystérieuse qui fait tomber tous les hommes sur son passage, des héros qui n’ont rien à lui envier en termes de séduction et de mystère, de la tragédie à la grecque, et de l’amour bien sûr, impossible, évidemment. Une histoire dont les ressorts sont dévoilés avec juste ce qu’il faut de lenteur pour vous faire grincer des dents et tourner les pages pour arriver au dénouement. Des coups de théâtre à répétition, une fin qui ne vous déçoit pas, une vérité qui vous fait un beau strip-tease avant de se montrer toute nue.
Il ne vous reste plus qu’à lire ce polar noir à souhait, car il ne faut pas compter sur moi pour le spoiler.

Un très bon roman palpitant.