Francis MEYNIER

Francis MEYNIER

L’auteur

Francis Meynier est né aux Martis en Ariège en 1947. En 1966, alors qu’il allait devenir père célibataire, il lui fallait trouver rapidement du travail. Après des petits boulots dans l’administration (PTT - Préfecture pour mettre à jour des listes électorales), un passage éclair dans la production industrielle consacré à l’extraction de l’yttrium (terre rare) par la méthode des solvants lui a fait comprendre qu’il n’avait pas la fibre ouvrière. À 19 ans, il est entré pour 6 mois au ministère de la Reconstruction et du Logement (MRL). La reconstruction des dommages de guerres s’achevait. La grande époque du ministère de l’Equipement et du Logement débutait. Edgard Pisani, « le grand réformateur », venait de fusionner les historiques Ponts et chaussées dont les origines remontent à Sully, 1er Grand voyer de France d’Henri IV, et la jeune Construction née en 1944 des décombres de la Seconde guerre mondiale.

S’inscrivant dans la stratégie de « l’essaimage » du corps des ingénieurs des ponts et chaussées, ce mariage administratif unissait des contraires, d’un coté le service public que tout le monde plébiscite pour ce qu’il apporte, des ponts, des routes, des canaux… et une précieuse aide technique aux petites communes, de l’autre, l’urbanisme réglementaire et le permis de construire, des empêcheurs de bâtir en rond.

Dans ces administrations déboussolées, plus que d’habitude, les fonctionnaires cherchaient parfois à faire leur trou. Francis Meynier, c'était tout le contraire. Passionné par le service public « à la française », il a toujours recherché de nouveaux horizons acceptant même les postes dont personne ne voulait. Il a ainsi occupé des postes de technicien, de gestionnaire administratif, de juriste, d’encadrement qui lui ont permis de voir du pays: La Rochelle 1967, Paris 1968 (formation initiale technique), Toulon 1969-1975, Grenoble 1976-1978 (Préparation ENA, formation juridique), Montpellier 1978-1984, Charleville-Mézières 1984-1986, Marseille 1986-1988 (Centre interministériel de renseignements administratifs - CIRA), Montpellier 1990-1993 (Département de l’Hérault), avec pour terminus Nîmes 1993-2010 dans le service des Bâtiments de France où il vivra une vraie vie de placard les 15 dernières années de sa carrière.

Après 30 ans de carrière dans la fonction publique, il a été victime d’une fatwa administrative. Les fatwas dans l’administration sont souvent le pendant des « copinages malsains » révélés durant l’affaire Benalla devant la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale, « copinages malsains » qui pervertissent le fonctionnement de l’ascenseur social qui devient pour certains un véritable « descenseur ». Cela l’a conduit dans un placard pas du tout doré pour une durée exceptionnelle de 15 années, descente aux enfers qui pourrait figurer en bonne place au Livre des records. Un tiers de sa carrière payé à ne rien faire, l’administration française vit toujours sur un grand pied pour pouvoir se permettre de rémunérer des emplois fictifs durant d’aussi longues périodes sans aucun risque de se voir demander des comptes. Et c’est sans compter les condamnations successives de l’administration au fil des ans à plus de 60.000 euros de dommages et intérêts. Et c’est sans compter également le coût du traitement des dossiers contentieux par des magistrats tout heureux d’avoir d’aussi bons clients qui leur apportent beaucoup de contentieux assurant ainsi aux corps de magistrats du grain à moudre justifiant sans cesse plus de recrutements. Et là, on touche du doigt le pendant des stratégies d’essaimage, la création d’emplois de débouché pour certains corps de fonctionnaires. La base de la pyramide s’élargit sans cesse et sa hauteur en proportion. Cela fera l’objet d’un autre récit.

Placardisé en 1996 dans un vaste bureau, n’ayant pas particulièrement le goût pour « faire des ménages », pensant au départ que la situation inconfortable dans laquelle il se trouvait ne durerait pas, il n’en sortira finalement qu’en 2010… pour prendre une retraite de placardisé émérite.

Que faire de positif pour ne pas désespérer durant une aussi longue épreuve ? Que faire pour ne pas se mettre en faute ?

Il regrette de ne pas avoir appris à dessiner. S’il avait su que sa condition de placardisé durerait 15 ans, il aurait eu le temps d’apprendre un nouveau métier. Les architectes du patrimoine comptent dans leurs rangs de réels talents et les planches à dessin inoccupées étaient nombreuses dans les bureaux d’une administration déclinante.

Germera alors l’idée du :

« Mouvement du 22 septembre 1996 ».

Ce jour-là, au dernier jour de sa visite d’État en France, le pape Jean-Paul II célébrait à Reims (sur la base aérienne) une messe pour le quinzième centenaire du baptême de Clovis, messe dont il avait réduit la portée à celle d'un geste individuel. Dans le même temps, à Valmy dans la Marne, des francs-maçons célébraient la proclamation de la Ire République. Place de la République, à Paris, plusieurs milliers de manifestants protestaient contre la commémoration par le Gouvernement de Jacques Chirac du baptême du roi franc au nom du principe de séparation de l'Église et de l'État.

Comme au bon vieux temps, on vit encore des religieuses déguisées en prostituées défiler en levant la jambe. Dans certains milieux, la transmission, cela reste quelque chose de très ancré.

L’idée du mouvement lancée, il créait dans la foulée une association loi de 1901 (Journal officiel du 11.XII. 96 p. 5387, n° 1017) ayant pour devise :

« Gouverner c'est montrer l'exemple »

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