Olivier Delalande

Olivier Delalande

Biographie :
J'ai commencé à marcher en haute montagne dès l'âge de six ans. A cinq, j'ai reçu mon premier sac à dos pour randonner dans les Vosges. Ce petit sac de couleur rouge contenait juste de quoi porter un pique-nique et un Kway.
Le grand rituel familial, avec mes parents et mes trois frères, c'était juillet. Tous les ans, nous partions quatre semaines dans les Pyrénées ou les Alpes planter notre tente. Dans les années 70/80, les camping étaient bon marché et offraient suffisamment de confort. Se ressourcer le soir autour d'une casserole mijotée au camping gaz nous transportait ; sentiment de dépaysement assuré avec ces dîners "luxe" sous le ciel d'un million d'étoiles !
Ces moments ont posé les fondations de ma croissance sur le plan physique, psychique et spirituel. La vie au grand air construit l'individu. Des plaisirs ordinaires, nous apprenions les besoins essentiels et touchions à de merveilleux espaces de contemplation. Contemplation gagnée aussi par un juste effort où le corps devait s'adapter aux conditions souvent spartiates de l'environnement et dépasser la fatigue des courbatures.

La voie du Tao que je découvris à dix sept ans, était, me semble-t-il la suite logique de ces formidables instants en lien avec la nature. Je rencontrais la philosophie orientale tout en pratiquant l'Aïkido. Plus qu'un art martial, cette disciple conduisait mes premiers pas vers les pédagogies relationnelles.
En Aïkido, je compris que chaque rencontre pouvait être abordée comme source de richesse et que la notion d'adversité pouvait être remplacée par celle de partenariat.
Plusieurs années après, entraîné physiquement à d'intenses activités sportives et ayant passé tous les brevets de secourisme, je m'engageais à la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris. Je voulais être utile. Cette profession m'a amené à rencontrer beaucoup de personnes en difficultés. A travers les interventions d'urgences, qui répondaient aux symptômes plus qu'aux causes de la souffrance, je sentais que ma voie se dessinait ailleurs.

Plus tard, je m'orienterais vers un nouveau métier : celui d'éducateur. C'était à l'occasion d'un temps sabbatique ou je marchais en France, en Espagne, en Europe et dans "mon" premier désert Marocains. C'est là que j'ai décidé de partager cette "respiration des grands espaces" avec des adolescents.

Avec eux, la marche faisait partie intégrante d'une pédagogie du mieux être, autant avec les groupes que j'accompagnais que pour moi. Parmi les Yoga qu'il me fut permis de vivre, la marche reste des plus dépouillée. Pas besoin de techniques, de concepts ou de croyances. Juste mettre un pied devant l'autre et se laisser être au fil des pas, au gré des pensées et paysages qui défilent.

Ici, le temps devient un acte de présence. Un acte de conscience. Quand la marche se prolonge au-delà d'un mois, cet espace sans temps devient concret. Le processus d'éveil à soi, identifiable.

Cette expérience, à la fois mystique et tellement réelle, est à la portée de toutes personnes qui souhaitent "s'alléger".
Près de trois mois de marche, fut l'action éducative la plus remarquable que j'ai vécue. Je dédie ici une salutation singulière à l'équipe de l'association SEUIL qui poursuit depuis des années des marches au longs courts avec des adolescents.

Ensuite, j'apprenais du monde de l'entreprise où je fus embauché comme formateur en ressources humaines. Une autre orientation, un autre public, mais une activité tout autant "éducative".
Derrière chaque homme et chaque femme, à tous âges, se cache souvent un adolescent blessé en quête de sens. Dans le monde du travail, la montée du stress, qui atteint des pics, est devenue "la bête noire" de la médecine du travail.

Mon regard de l'éducation s'inspire aujourd'hui d'une vision holistique, incluant l'humain à son environnement. Cette vision systémique était connue des anciens. Les Amérindiens ne disaient-ils pas "Marche ta parole" ?

Je sais que dans son processus de vie, l'Homme vit les contraintes qui le révèlent à sa vraie nature.
Aujourd'hui encore, en plus d'être thérapeute manuel, j'accompagne et partage ma passion à tous les hommes et les femmes remarquables que j'ai l'honneur de rencontrer, me souvenant que chaque histoire repose sur la même terre : celle du Réel.

En quelques mots

À quel âge avez-vous commencé à écrire ? Tranquillement vers 25 ans.
Quel est votre auteur favori ? Christian Bobin, Saint-John Perse, Rumi...
Quel est votre style littéraire préféré ? les expériences biographiques, textes philosophiques et poétiques...

Les livres de l'auteur