Antoine Salieri est un pseudonyme.
Celui de quelqu’un qui connaît les arcanes de la fabrique urbaine, les jeux d’ombres et de pouvoir derrière les permis, les signatures et les appels d’offres. De quelqu’un qui a vu, entendu, participé parfois, résisté souvent. Quelqu’un qui a aimé ce métier avant d’en comprendre les dérives. Quelqu’un qui croit encore en la ville, en l’habitat, en la construction — mais qui ne supporte plus qu’on salisse ces mots.
Antoine Salieri n’est pas un justicier. Il n’a pas la prétention de faire tomber les puissants, ni d’édifier une morale universelle. Il écrit parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse. Parce qu’il fallait briser le silence, ouvrir les fenêtres, nommer ce qui ronge. Parce qu’à force de fermer les yeux, on finit par s’y perdre soi-même.
Il a choisi l’anonymat pour que les idées priment sur l’identité, pour que la parole soit libre, sans calcul, sans ambition. Parce que parfois, il faut écrire masqué pour dire la vérité nue.