je vous livre ici quelques extraits d'un article sans prétention que je viens de publier sur mon blog, à la suite d'une eng... avec un ami. Il me reprochait de ne plus envoyer de manuscrits aux 'éditeurs sérieux'... Il s'appelle Dan. C'est donc à lui que je m'adresse dans ce qui suit :
Qu'est-ce qu'un 'écrivain raté' ? Qu'est-ce qu'un écrivain ? Quand un présentateur télé connu pour ses plagiats se fait recaler à l'Académie Française, est-il un écrivain raté ? D'ailleurs, l'immortalité est-elle le dernier refuge de l'écrivain ? Dans ce cas, qu'ils viennent à l'impression à la demande, où le pilon n'existe pas, et où parmi le tout-venant ils trouveront des diamants, qui, eux, sont éternels.
« Qu'est-ce qui fait une écriture de qualité ? Savoir s'immerger dans la noirceur, savoir sauter dans le vide et comprendre que la littérature constitue un appel fondamentalement dangereux.» (Roberto Bolaño, discours d'acceptation du prix Romulo Gallegos.1999)
Il ne me souvient plus avoir déjà cité Bolaño ainsi ou non ; mais peu importe tant il m'importe de dire à quel point le JE de l'écrivain me parait futile et vain, et à quel point, seule l
Vous avez partiellement raison, Orcus, et c'est même le principal argument opposé à l'auto-édité par le milieu du genre littéraire auquel il prétend, et sans chroniques-critiques sur des supports lus et fréquentés par ce lectorat visé, pas de lecteurs ( être lu par sa famille et ses proches, non seulement de strictement aucun intérêt, mais la pire chose à faire : vous ne pourrez que susciter la compassion ou l'incompréhension). Mais cela implique que le seul regard d'un éditeur ne peut suffire, que ceux-ci publient autant de mauvais livres que de bons, qu'être publié pour se voir ensuite descendu en flammes par une autre plume, peut-être plus talentueuse et en tout cas par un regard plus froid et cruel que l'éditeur plus avide de vendre que de qualifier ( un éditeur peut parfaitement valider, modifier, un livre par pur cynisme commercial).
Quant aux chroniqueurs, encore faut-il qu'ils soient eux-mêmes reconnus pour la qualité de leur regard sur un ouvrage et leur capacité à le décrypter, ce qui élimine donc l'invraisemblable quantité de chroniqueurs auto-institués à seul but de se procurer des bouquins gratos ( les SP) et se faire des amis auteurs.
Une exigence encore une fois personnelle, appartenant à chaque auteur, puisque énormément de forts mauvais livres trouvent, eux, de nombreux lecteurs, grâce au contournement de la critique éxigeante, du copinage, du marketing, et disons-le tout net, que ce monde compte plus d'idiots utiles de toutes natures que d
L'auto-production musicale ne dérange personne, alors merci à nos détracteurs de réfléchir une seconde avant de défouler leur manque de créativité sur notre dos.
Sur cette constante, pas nouvelle, de l'art et du factice. Elle existe dans toutes les formes d'expressions artistiques, avec exemples flagrants.
J'ai deux amis peintres, qui sont liés tous deux par une amitié indéfectible malgré tout ce que la bêtise du monde a pu tenter de faire pour les séparer, les faire se haïr même. L'un n'a aucun succès ni commercial ni d'estime, excepté celle de son ami, qui lui l'admire, sachant la vraie dimension de son talent, sachant et n'en étant ni frustré ni aigri que malgré son immense succès commercial, sa peinture si facile et commerciale ( il expose à NYC, Tokyo, Londres, Paris, et parfois chez des amies galeristes peu cotées pour leur amener du monde ). L'un est riche quand l'autre est si pauvre, quand pourtant les voir ensemble partager une coupe de mauvais Champagne au milieu des idiots utiles de l'art, me rend heureux.
ET la musique, comme vous dites. Le meilleur guitariste de ma ville est un ours, un philanthrope je suppose, qui ne joue que dans des studios ou des magasins de musiques, et si jamais il s
Vous voulez confondre quantité et qualité, incultes et esthètes, crétins et esprits brillants...
ET vous vous prenez comme exemple de cette fatuité : notre époque dans son temps présent. Une époque dont d'autres actualités plus cruelles que les pitreries de la société du spectacle devraient pourtant vous faire subodorer que nous sommes aux prémices de grandes violences de nature à balayer ces littératures factices.
Sans oublier, et c'est très prégnant sur un modèle économique tel TBE, que la plupart des auteurs ne sont pas obsédés par le succès en lui-même mais par l'amélioration de leur situation matérielle personnelle, et ce, du fonctionnaire au malheureux chômeur.
Souvent, et je l'ai constaté de visu, ce sont les quelques rares auteurs qui arrivent à ce que vous appelez le succès commercial, qui deviennent lucides après coup, en découvrant les senteurs de ces arrières cuisines là. Ils sont lucides, eux de Levy à Gillio : ils savent qui ils sont, quand ce dernier écrit avoir enfin compris qu'il ne serait jamais Lehane parce qu'il est incapable de dire en une phrase ;que vaut un succès commercial immérité dans l'intime conviction de son auteur, quel déni de soi en retire-t-il ?
Il y a toujours eu deux catégories de lecteurs comme autant d
Attention Orcus, l'auto-production musicale est loin d'être gratuite et bien peu peuvent se permettre ce luxe. Cela dit elle ne traine pas cette image péjorative qui colle à l'auto-édition littéraire, celle-ci étant réservée aux écrivains ratés, c'est bien connu.
Déjà, le prix de l'instrument, si possible de niveau professionnel, dont que ce soit un cuivre ou à cordes, la mesure se situe dans les 5000 euros à minima. Puis le matériel d'enregistrement correct ( même pour émettre sur Youtube).
Quand se faire publier chez TBE ou un éditeur ne coute strictement rien financièrement parlant.
Bonjour à tous ! Personnellement, quand je parle de mon statut d'écrivain, je précise toujours 'amateur', ça fait moins prétentieux, surtout vu le nombre de livres que je vends (je n'ai pas encore atteint les cinquante, lol !). Orcus, pour réagir à ce que vous disiez sur le problème de l'auto-édité qui n'a pas de regard extérieur critique, je pense que, pour la plupart des cas, vous avez raison. Disons que la famille et les amis risquent d'hésiter à donner un avis tranché et quand ils voient des défauts, soit ils les passent sous silence, soit ils enrobent tellement de miel que l'auteur ne comprend pas qu'on le critique. De mon côté, j'ai la chance d'avoir un frère qui ne s'embarrasse pas de subtilité, et quand il a une critique à faire, il la fait et celui qui n'est pas content, c'est le même prix. C'est ainsi qu'il a qualifié mon tueur à gages dans mon premier roman de 'Clark Kent au pays des bisounours' (lol), comprenez par là : trop gentil, pas crédible. En cherchant un peu, peut-être que beaucoup trouveront une personne comme ça, qui n'hésite pas à dire ce qu'il pense car la critique, même négative, peut être constructive (comment peut-on savoir qu'on est dans l'erreur si personne ne nous le dit ?). Bon week end à tous !
Merci, Isabelle, pour 'cette bouffée de sagesse'... J'en profite également pour souligner que mon article n'est pas présenté sur ce forum dans son intégralité... Il contient plus d'auto-dérision que de formules péremptoires... Mon propos, en l'écrivant, était de m'amuser, de garder le contact avec mon héroïne, de souligner l'acceptation de mon état 'd'écrivain amateur' et d'y trouver du bonheur...