Résumé
Confisquée au lendemain de la révolution de 1789 par les notables nantis sensés représenter le peuple, la République s'est peu à peu trouvée dépossédée de ses valeurs fondatrices pour favoriser ses dirigeants.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le citoyen a été réhabilité dans sa dignité par le Conseil National de la Résistance. L'embellie fut de courte durée.
Sous la présidence des deux premiers Chefs de l'Etat en exercice au début du troisième millénaire, le dépérissement des valeurs symboles qui faisaient le rayonnement de la République s'est accéléré. L'esprit de la devise nationale tend de plus en plus vers une publicité mensongère.
Plus préoccupés de privilégier leurs amis fortunés, nos dirigeants ont abandonné la population la plus vulnérable. C'est à l'attention portée aux plus faibles que se mesurent l'honneur et l'humanité d'une Nation. La déstructuration du service public a fragilisé le lien social. La généralisation d'un système de management déshumanisé, dans la fonction publique et les grandes entreprises du privé, a déstabilisé le monde du travail. Le suicide est devenu un mode d'expression contestataire dans les entreprises, dans l'administration et dans les prisons. Il en est de même dans le monde agricole, piégé par les industries chimiques et agroalimentaire, avant d'être pressuré par la grande distribution.
Au sommet de l'échelle sociale, tout va pour le mieux. Qu'il s'agisse de faveurs fiscales ou d'accommodements judiciaires, nos oligarques nationaux ne connaissent pas l'angoisse des anonymes qui ont basculé dans le quart monde et qui se propage insidieusement dans le monde ouvrier et la classe moyenne.
Allons-nous attendre que nos enfants s'immolent sur leurs lieux de travail pour nous réveiller ?