Sylvain Namur

J'avais pourtant prévenu

J’avais pourtant prévenu. J’ai interdit d’abord. Sans succès. Alors j’ai averti. Toujours pas. J’ai fini par montrer les écueils. Rien n’y a fait.
M

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189180

Reliures : Dos carré collé

Formats : 11x17 cm

Pages : 177

Impression : Noir et blanc

N° ISBN : 9782955840931

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Autour de Sylvain Namur

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Ses ouvrages
Résumé
J’avais pourtant prévenu. J’ai interdit d’abord. Sans succès. Alors j’ai averti. Toujours pas. J’ai fini par montrer les écueils. Rien n’y a fait.
Mais pourquoi donc Pandore continue-t-elle inlassablement à ouvrir cette fichue boîte ?
Je n’en sais rien.
Mais si vous avez lu 39 heurts, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus. Si au contraire vous êtes en terrain inconnu, alors méfiez-vous des zones sombres de votre âme : elles sont reflétées ici dans un miroir malsain.

De toute façon, maintenant que c’est fait, il est trop tard pour refermer la boîte… Alors, prêt à (re)plonger ?
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Après 39 heurts, Sylvain Namur revient avec un nouveau recueil : J’avais pourtant prévenu. On ne change pas la recette : même style au service d'histoires variées, courtes et impactantes. Seules nuances : le ton est globalement bien plus sombre et désespéré ici (il n'était déjà pas tout rose dans le recueil précédent, remarquez) même si, paradoxalement, le registre absurde et décalé prend plus de place (pour mon plus grand plaisir). Enfin, l'écriture est mieux maitrisée et plus affinée.

Revenir sur chaque nouvelle serait trop compliqué : il y en a 32 ! Aussi, je me contenterai des plus marquantes, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme.

D'abord, mes quelques coups de cœur. « Un tour de roulette », sombre à souhait, nous entraine à la suite de son personnage dans un jeu quotidien de roulette russe ; on sait dès le départ que tout va mal finir, le personnage lui-même étant comme mort avant même le début de l'histoire, mais ça ne nous empêche pas de dévorer les lignes avec avidité et appréhension.

Dans un tout autre registre, « Folie » nous mène dans un conte pour enfant psychédélique. Le texte entier joue sur la sonorité de ses phrases et sur le paradoxe d'une narration enfantine pour une histoire sinistre. On n'aime ou on n'aime pas, cette approche originale ne laissera pas indifférent. Pour ma part, j'adore !

« La fin du monde », entre fantastique et métaphore, nous raconte la fin littérale du monde : l'horizon se dissipe peu à peu autour du protagoniste, remplacée par de pures ténèbres que personne ne semble remarquer. Angoissant à souhait, entre folie incarnée et fable mortifère, j'ai trouvé cette idée géniale.

« Le pire » et sa Faucheuse en pleine crise existentielle m'a bien fait rire (puis bien démoralisé, comme l'auteur aime à passer d'un extrême à l'autre dans ses ambiances). Dans le même goût, la nouvelle « En prison » où le décès d'un homme est vu comme une infraction condamnable, mélange avec autant de force absurdité comique et dure réalité.

Enfin, dernier coup de cœur (pour suivre l'ordre des nouvelles) et sans doute le premier en ordre de préférence : « L'anniversaire ». Un style parfait, une histoire fluide, et une chute qui, plutôt que d'agir comme une claque soudaine, provoque un malaise diffus. Parfait pour refermer le recueil sur une note marquante.

Toutes les nouvelles de ce recueil ne m'ont pas parlé avec autant d'efficacité. Par exemple, « L'hélicoptère jaune », premier texte au sommaire, qui vend très mal la suite du recueil ; d’autant plus qu’il fait écho à la première nouvelle du recueil précédent qui, elle, était parfaite. Il s’agit du seul texte qui me pose vraiment problème en fait : globalement, chaque récit, même le moins spectaculaire, propose son lot d'idées, de réflexions, de surprises.

Sans être des coups de cœur, j'ai ainsi beaucoup aimé « La luciole », récit sombre et poétique au clair de lune (mais sans lune !), « Hiver » et son retournement de situation déprimant, « Aïcko » qui décrit avec un horrible réalisme la maltraitance animalière, « La tâche » où on suit une femme qui disparait peu à peu.

Plusieurs textes m'ont paru proches dans leur thématique engagée et féministe : « Passion » qui montre comment une relation amoureuse peut vite tourner au cauchemar, « Jeanne » où la doyenne de l'Humanité survit malgré elle dans un monde sans plaisir, « Petite fille » où les victimes de viol sont toutes coupables selon l'opinion public et, surtout, « Rosa » qui dénonce la violence conjugale dans tout ce qu'elle a de plus redoutable. Chacun de ces 4 récits nous montre une facette de la société et de son rapport aux femmes, et nous rappelle qu'il reste malheureusement beaucoup de chemin à faire de ce côté.

Il y aurait beaucoup à dire, tant chaque fable appelle au débat et soulève des sujets variés, par des approches tout aussi variées. Mais le mieux est encore de vous y frotter par vous-mêmes, ce que je ne conseillerais jamais assez (sauf si vous êtes dans une période de déprime ; même si de nombreuses nouvelles jouent la carte de l'absurde et de l'humour, le ton global reste à la noirceur).

En bref, si vous avez lu et aimé le recueil précédent de l'auteur, 39 heurts, vous aimerez forcément J’avais pourtant prévenu. Et si vous n'avez encore rien lu de Sylvain Namur, et bien n'attendez plus pour vous y mettre ! À noter que si l'auteur s'amuse à faire quelques clins d'œil entre ses textes, chaque nouvelle se lit parfaitement de façon isolée, de même que chaque recueil est indépendant.

Cédric Murphy

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